Faire une VAE quand on est enseignant : mode d’emploi, pièges et alternatives

Vous envisagez de quitter l’Éducation nationale et de faire reconnaître vos compétences sans repartir de zéro ?
La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) peut sembler être la voie idéale.
Mais entre les dossiers, les jurys et les critères de recevabilité, le parcours est souvent plus technique qu’il n’y paraît.
Ce guide complet vous aide à comprendre comment utiliser la VAE pour une reconversion réussie quand on est enseignant·e.

Qu’est-ce que la VAE ?

La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) permet d’obtenir tout ou partie d’un diplôme ou d’un titre professionnel, en prouvant que votre expérience équivaut aux compétences exigées par le référentiel du diplôme visé.
Créée par la loi de 2002 et renforcée par la réforme France VAE 2023, la procédure est nationale et encadrée.
Elle repose sur deux étapes clés : le Livret 1 (recevabilité) et le Livret 2 (preuve des compétences), puis un passage devant un jury.

💡 Bon à savoir
La VAE repose sur les preuves concrètes de votre parcours, pas sur des déclarations d’intention.
Les activités bénévoles, associatives ou syndicales peuvent aussi être prises en compte, à condition de démontrer un lien direct avec le diplôme visé.

Pourquoi la VAE attire les enseignants ?

De nombreux enseignants voient dans la VAE un moyen de valoriser des années d’expérience pédagogique et d’envisager un changement de voie plus fluide.

Les principales motivations incluent :

  • Obtenir un diplôme reconnu pour évoluer vers la formation, le médico-social ou la petite enfance ;

  • Sécuriser une transition professionnelle sans retourner à la fac ;

  • Préparer une mobilité vers un autre versant de la fonction publique ;

  • Faire reconnaître des compétences transversales (coordination, tutorat, gestion de projets).

Mais la réalité de la VAE dans l’objectif de quitter éducation nationale montre des contrastes importants : certains parcours sont fluides, d’autres demandent une refonte complète du dossier ou une formation complémentaire. Et puis : la VAE a un coût en temps, en énergie et en euros.

Les deux dispositifs possibles : VAE et VAPP

La VAE “classique”
C’est la voie la plus connue.
Elle permet d’obtenir un diplôme ou un titre professionnel (CAP, BTS, Licence, Master) auprès d’un organisme habilité (DAVA, CNAM, AFPA, universités, etc.).
Le rythme est libre, mais la charge de travail est conséquente : rédaction, collecte de preuves, entretiens, etc.
Comptez de 6 à 12 mois de travail selon le diplôme.

La VAPP universitaire
La Validation des Acquis Professionnels et Personnels (VAPP) ne délivre pas de diplôme, mais elle permet d’intégrer une formation (licence ou master) sans avoir le diplôme requis.
Très utilisée dans les parcours en sciences de l’éducation ou formation d’adultes, elle raccourcit les cursus et facilite la montée en compétences.

Témoignages et retours d’expérience d’enseignants

Les parcours VAE des enseignants varient selon les profils et les contextes. Voici quelques exemples concrets :

  • Isabelle, prof en détachement, a validé 75 % d’un Master “Responsable de formation” (Université de Dijon). L’expérience hors Éducation nationale a été déterminante.

  • Aurélie, enseignante d’EPS, a abandonné sa VAE en Activité Physique Adaptée (APA) : le processus était trop lourd, elle s’est orientée vers des certifications sport-santé.

  • Anne-Laure, prof des écoles, a entamé une VAE d’Éducatrice de Jeunes Enfants. Recevabilité obtenue, mais nécessité de compléter son expérience hors classe pour le Livret 2.

🧩 À retenir
La VAE valorise ce que vous avez déjà fait, pas ce que vous souhaitez faire.
Les expériences purement pédagogiques ne suffisent souvent pas à couvrir les référentiels de métiers hors scolaire.

Difficultés spécifiques aux enseignants

  • Les référentiels exigent souvent une expérience avec un public adulte ;

  • Le statut administratif influence l’accès au financement (poste, disponibilité, détachement) ;

  • Le manque de reconnaissance institutionnelle : l’Éducation nationale finance rarement les VAE ;

  • La charge mentale liée à la rédaction du Livret 2 ;

  • Les validations partielles qui nécessitent de compléter la formation.

🚫 À éviter
Se lancer sans accompagnement. Les taux de validation chutent considérablement lorsque le dossier est monté seul, sans accompagnement DAVA ou universitaire.

Les clés de réussite d’une VAE

Pour maximiser vos chances de réussite, trois leviers essentiels :

  1. Bien choisir le diplôme cible.
    Consultez vae.gouv.fr et France Compétences pour vérifier la correspondance entre votre expérience et les compétences exigées.

  2. Requalifier votre expérience.
    Valorisez les missions qui relèvent de la formation d’adultes : tutorat, coordination, formation de pairs, projets interdisciplinaires.

  3. Vous faire accompagner.
    Les DAVA, universités (ex. SEFCA Dijon) ou organismes comme France Travail proposent des accompagnements sur mesure.


Coût et financements de la VAE pour les enseignants

Le coût d’une VAE pour un enseignant souhaitant quitter l’Éducation Nationale varie selon le diplôme, le contexte de la demande et le type d’accompagnement choisi.

Le coût réel :

  • Dépôt du Livret 1 : gratuit ;

  • Accompagnement Livret 2 + jury : entre 500 € et 2000 € ;

  • VAE universitaire : de 170 € à 400 €.

Les solutions de financement :

  • CPF public : pas toujours mobilisable, souvent gelé en disponibilité ;

  • Régions : dispositifs “Chèque VAE” ou “Prépa-projet” ;

  • France Travail : aide au financement pour les enseignants en reconversion mais il faut généralement être déjà parti de l’Education Nationale ;

  • Autofinancement ou participation de l’organisme d’accueil pour les détaché·es.

💡 Bon à savoir
Le coût réel dépend surtout de l’accompagnement choisi.
Un accompagnement de qualité augmente fortement les chances d’obtenir une validation totale et de valoriser votre dossier auprès du jury.

Quand la VAE n’est pas la meilleure solution

Pour certains projets, passer directement une formation peut s’avérer plus simple et plus efficace.
Voici quelques alternatives :

  • CAP AEPE → Candidat libre avec dispenses ;

  • Concepteur·rice pédagogique → Formation certifiante (Lab Pédagogique, CNAM) ;

  • Formateur·rice d’adultes → Titre professionnel en alternance ;

  • Sport-santé / APA → Certificats courts (DU, AQSA).

Ces parcours offrent des avantages clairs : délais réduits, charge mentale moindre et meilleure lisibilité auprès des recruteurs.

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Découvrir la formation

Comment démarrer concrètement sa VAE ?

  1. Identifier le diplôme RNCP adapté à votre expérience ;

  2. Contacter un DAVA ou une université pour un premier rendez-vous gratuit ;

  3. Remplir le Livret 1 pour vérifier la recevabilité ;

  4. Constituer le Livret 2 avec accompagnement ;

  5. Passer le jury ;

  6. Compléter ou valider la certification obtenue.


FAQ : les questions les plus fréquentes

Puis-je faire une VAE tout en enseignant ?
Oui, mais le temps de préparation (6 à 12 mois) exige une bonne organisation. Les enseignants en disponibilité ou en détachement disposent de plus de flexibilité. Il faut souvent aller chercher des expériences hors enseignement pour maximiser ses chances.

Combien de temps dure une VAE ?
Comptez entre 8 et 18 mois selon la charge du dossier et le niveau de diplôme visé.

Que se passe-t-il en cas de validation partielle ?
Le jury indique les blocs de compétences manquants. Vous pouvez les compléter via une formation ou une nouvelle session de VAE.

Quelle différence entre VAE et VAPP ?
La VAE délivre un diplôme complet ou partiel, la VAPP ouvre l’accès à une formation sans le diplôme préalable.

En résumé

  • VAE → Valorise l’expérience, diplôme reconnu ;

  • VAPP → Permet d’intégrer une formation supérieure ;

  • Formation certifiante → Acquiert de nouvelles compétences concrètes.

La VAE est un levier puissant pour les enseignants souhaitant quitter l’Éducation nationale avec une reconnaissance officielle de leurs compétences.
Mais elle demande de la préparation, de la rigueur et un accompagnement adapté à votre projet.

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